Playdar est un des nouveaux projets de Richard Jones, connu pour être à l’origine d’Audioscrobbler (la partie technique de last.fm). Comme AS en son temps, c’est une technologie open source dont l’idée peut paraitre assez simple, mais aux possibilités et enjeux énormes. La première version de Playdar a été publiée en février 2009. Elle a rapidement généré beaucoup d’intérêt comme en atteste la longue présentation de Wired il y 6 semaines. Si je parle de Playdar aujourd’hui, c’est principalement parce qu’il est maintenant simple de le tester. Vous pouvez télécharger un client pour Windows ou Mac (Un package Debian est également disponible apparamment). Bonne nouvelle car il fallait auparavant le compiler sois même, ce que j’avais réussi de manière fort hasardeuse.
Playdar : le concept
Dan Kantor décrit Playdar comme une interface entre votre musique et le web. C’est très vague et c’est pourtant de cela qu’il s’agit.
Playdar va scanner votre librairie de musique sur votre machine et les réseaux que vous lui indiquerez. L’application pourra ensuite proposer divers services en fonction des pages que vous visitez, ceci en fonction des plugins qui lui seront associés. Pensez à la manière dont Greasemonkey agit sur les contenus de Firefox. Et bien c’est la même chose pour tout contenu musical. Playdar étant open source, tous les sites peuvent l’implémenter et créer des applications originales pour leur audience.
Playdar : les applications
Si Playdar a beaucoup fait parler de lui, c’est que beaucoup voient en lui un moyen de réduire la considérable facture de bande passante des services de streaming tels Last.fm, Spotify ou Grooveshark. Partant du postulat que l’on écoute souvent des choses que l’on connait déjà, Playdar pourrait diffuser une copie locale d’un morceau plutôt que la streamer depuis un serveur distant. Les sociétés fournissant ces services économiseraient également les droits à verser aux labels. Alors que le modèle d’offre de streaming gratuit et illimité est mis à mal, certains placent beaucoup (trop ?) d’espoirs en Playdar.
Si Richard Jones a développé Playdar avec cette idée en tête, beaucoup d’autres utilisations peuvent en être tirées :
- Playlick importe des playlists Last.fm ou XSPF (XML Shareable Playlist Format), et peut générer une playlist basée sur les bibliothèques de 2 utilisateurs de Last.fm. Il existe aussi un lecteur affichant votre bibliothèque Last.fm et permettant de jouer les morceaux via Playdar.
- Playgrub offre un bookmarklet permettant de générer des playlist XSPF depuis Last.fm, les charts iTunes, les pages programmes de la BBC, Music Brainz et quelques autres.
- Ajoutez des boutons Play sur Last.fm et MusicBrainz avec Greasemonkey.
Voilà pour une partie de l’existant (vous pouvez trouver la suite sur la page démo), mais Playdar peut aussi être utilisé comme source de données, pour des services de recommandation notamment. En marge du Music Hackday qui se déroulait ce weekend à Boston s’est tenu un workshop autour de Playdar. Gageons que le projet Playdar va avancer à pas de géant dans les prochaines semaines. J’écrirai un billet prochainement pour présenter les les résultats des travaux du Music Hackday de Boston. En attendant, vous pouvez toujours consulter ceux sur les réunions de Berlin et Londres.
Une réflexion sur « Playdar veut rendre notre consommation de musique plus intelligente »