Archives mensuelles : octobre 2010

Le retour d’Audiogalaxy

Si vous êtes vieux comme moi, vous avez peut être connu Audiogalaxy à la fin des années 90. C’était un client P2P assez performant qui occupait le terrain entre Napster et Kazaa, pour situer l’époque. Après bien des péripéties, Audiogalaxy est de retour avec un modèle qui n’effraiera personne.

La nouvelle promesse d’Audiogalaxy est de vous faire accéder à votre collection de musique à distance. Ici pas (encore) d’offre de stockage en ligne et de problématique de synchronisation, si vous êtes à la quête du Celestial Jukebox, passez votre chemin. A l’aide d’un client logiciel tournant en tâche de fond sur votre machine locale, Audiogalaxy propose le streaming de ces contenus à partir d’une machine distante, via une interface web.

L’avantage est que cette solution est simplissime à mettre en oeuvre, et lorsqu’on a méticuleusement numérisé sa collection, on aime bien s’y retrouver facilement sans à farfouiller pour savoir si tel disque est dispo en streaming sur Spotify, ou en backup sur Mp3Tunes. L’inconvénient bien sûr, est que votre machine doit toujours être en ligne pour accéder à vos titres. A ce moment là me direz vous, pourquoi pas carrément installer Subsonic ? Audiogalaxy a l’avantage de s’installer sans aucune configuration, mais ces fonctionnalités sont limitées.

Outre la recherche et la création de playlists dans l’interface web, vous pourrez installer des applications mobiles sur iPhone et Android. C’est tout, pas de scrobbling, pas de recommandation, pas d’offre sociale. Ou pour l’instant, car dans les paramètres de votre compte, une option est cochée par défaut  » autoriser d’autres membres à parcourir ma collection ». Tiens tiens, ça me rappelle l’Audiogalaxy « historique ».

Rdio, le Spotify américain

Je profite d’un déplacement au Canada pour tester Rdio, un site de streaming innaccessible en France, et qui fut présenté à son lancement comme un concurrent potentiel à Spotify en cas de lancement du champion suédois en Amérique du nord.

Je comprends mieux le concert de louanges des sites d’actu web lors de la sortie de Rdio. La plateforme est en effet déjà très riche en fonctionnalités et sa prise en main très simple pour qui sait manier un browser. Comme son concurrent européen, Rdio propose le streaming illimité Freemium (ici ce sont 3 jours offerts avant obligation de passer à la caisse) avec un catalogue décent. La couche sociale est intégrée à plusieurs niveaux (édition de playlists collaboratives, friending asynchrone entre utilisateurs, activités publiques…). De quoi partager et découvrir des nouveautés ou pépites oubliées.

Rdio scrobble les titres écoutés vers Last.fm, qui doit également fournir les recommandations de qualité, tant en fonction de l’historique d’écoute que des suggestions d’artistes similaires dans la recherche. On retrouve les recommandations sur les pages artistes bien construites, avec une smart radio et une liste de groupes qui ont et dont se sont inspirés l’artiste.

Du côté des points faibles de Rdio : la durée de test de 3 jours est vraiment trop courte. Cela m’a à peine donné le temps de tester le site pour cet article, en aucun cas le temps d’exploiter tout le pan social du site. On sait que les partenaires des services de streaming mettent une pression maximum pour convertir les utilisateurs. Dans le cas de Rdio, 3 jours ne sont pas assez pour me faire regretter l’usage du site. Autre point faible pour qui utilise Spotify, le catalogue. Il est certes correct mais ces trous béants sont exposés sur les pages artistes dont je parlais plus haut. Concrètement, une recherche pour un artistes non présent sur Rdio va retrourner une page avec des recommandations d’autres artistes. Cool ! Sauf que ces artistes ne figurent pas obligatoirement sur Rdio, et vous pouvez passer sur des dizaines de pages avant de trouver quoi écouter.

Je n’ai pas pu tester les options de synchronisation mobile de peur de faire exploser mon forfait data à l’étranger, mais sur le papier l’offre est compétitive.

Est-ce que j’utiliserais Rdio s’il était lancé en France ? Non. Pour moi, la profondeur du catalogue Spotify compense largement les avantages de Rdio (couche sociale, éditorialisation des pages artistes). Maintenant, si Rdio proposait en parallèle une offre de Locker pour palier la faiblesse actuelle de l’offre, je pourrais réviser mon jugement. En tous les cas je suis impatient de voir comment le site va évoluer sur le marché nord américain. Avec l’arrivée prochaine de Google Music et l’arlésienne Spotify, la bataille est engagée.

Mise à jour du 3 mai 2012 : Rdio est désormais ouvert aux utilisateurs s’enregistrant depuis le territoire français.